Sur
les usages du noir et sa tendance à l'abstraction
L'importance du noir,
son autonomie au XVIIe puis avec CEZANNE
ou MANET
amène-t-il à l'abstraction ?
Comment différencier
l'abstraction russe de MALEVITCH
de l'abstraction américaine de REINHARDT,
DE
KOONING et KLINE
à partir du noir ?
Et
quels sens le XXe siècle en peinture puis récemment
en photo prêtent-ils au noir ? Le décoratif,
la séduction avec TAHARA
ou WITKINS
? La profondeur, le mystère avec les grands chefs
opérateurs de cinéma, ALTON,
FIGUEROA
? Jusque la neutralité grise des BECHER
ou de RICHTER,
la figuration apprend l'ultra signifiance du noir et
la difficulté de s'en débarasser.
Lexique à 26
entrées du noir chimique au noir métaphysique.
EDITO
"On
peut couvrir de noir une surface sans crainte d'interprétations
métaphoriques erronées. Une toile recouverte
de noir reste une extension du dessin dans la mesure où
c'est une extension du marquage. L'utilisation de toute autre
couleur serait l'extension de la coloration avec ses inévitables
allusions à la nature." dit R. SERRA
La couleur noire participe à la constitution du mythe
de la peinture.
Dire avec Matisse que " L'emploi du noir comme couleur
au même titre que les autres couleurs : jaune, bleu
ou rouge, n'est pas chose nouvelle" nous permet de règler
ce lieu commun. Car s'il est employé, varié
comme n'importe quelle couleur, il n'agit pas, ne réagit
pas comme toutes les couleurs. Il prend sa force de cette
extériorité naturelle. Mieux, il semble, utilisé
seul, qu'il puisse la créer.