Il n'est pas rare aujourd'hui de décrire
les phénomènes littéraires en empruntant
des termes issus d'autres formes d'art, plastiques ou picturales.
Le langage méta-littéraire se plaît
à découvrir, dans les textes, des "motifs",
des "images", un "style", comme s'il
voulait donner corps au fameux précepte horatien
de l'ut pictura poieisis.

Avec la redécouverte des poètes
du début du XVIIe siècle, cette transposition
a pris une ampleur nouvelle, grâce aux travaux de
l'Ecole de Genève et de Jean Rousset. Celui-ci a
tracé des points de comparaison entre d'une part
l'architecture et la peinture dites "baroques"
et d'autre part la littérature qui leur était
contemporaine. Les caractères de l'uvre baroque,
littéraire ou non, sont selon lui "l'éclatement
des structures", "l'instabilité des formes
et des équilibres", la "mise en mouvement
de l'espace et des lignes", la "prédominance
du décor" .
Jean ROUSSET, La Littérature de
l'âge baroque en France, Circé et la Paon,
Corti, 1954, pp. 169 et 181.
|